Drague facile

Publié le par Nathan

 

Je travaille. Et maintenant, comme tous les jours, je vais au travail. Le soir, pareil, j'en reviens. Normal. Et ce soir, en allant prendre le bus comme d'habitude, j'ai assisté à un truc assez incroyable. Il était tôt, alors il y avait presque personne à l'arrêt ; juste trois filles un peu pétasses avec des valises. Allez pas croire que je catégorise toutes les filles d ans le sac « pétasses », ou même juste les filles qui mettent des jupes courtes. Non, j'adore les filles qui mettent des jupes courtes. La vérité, c'est que c'étaient vraiment des pétasses, qui se gloussaient dessus à qui mieux-mieux en répétant toutes les dix secondes qu'elles allaient être en retard je-ne-sais-où. Bref, ce tableau était plutôt chiant jusqu'à ce qu'une voiture s'arrête devant le groupe de pétasses, et éventuellement à quatre mètres de moi, ce qui fait qu'évidemment, je suis aux premieres loges pour assister à la séance de drague foireuse qui s'engage ; car ouais, dans la caisse, il y a deux types. Ils ont l'air jeunes, pas trop clodos, et surtout à mon avis ils ont une furieuse envie de baiser. C'est l'été, vous me direz. Et puis les nanas avaient des jupes. En tout cas, les types insistent pas mal, ils proposent de les emmener où elles veulent, mais une des nanas (sûrement leur chef, ça a toujours un chef ces trucs-là) leur dit que ça va, et qu'avec toutes leurs valises, de toute façon, elles rentreraient même pas dans leur voiture (moisie). Je vois bien que les gars sont relous et les font chier, mais je ne m'interpose pas. Parce que je suis un gringalet et qu'il leur suffirait de me mettre une pichenette pour que je tombe par terre, et puis surtout parce qu'elles sont trois contre deux ; je ne suis pas du genre à croire que les filles sont nécessairement plus faibles.

Je me dis que ça doit être dur, d'être une fille. Une fille jolie, ou alors une fille pétasse, avec une jupe courte.

Ils leur réclament leurs numéros.

Ils demandent à les revoir.

Elles répondent « On se reverra peut-être, mais on vous donnera pas nos numéros. »

Impitoyables.

C'est comme ça que je me rends compte. J'ai jamais dragué une fille de cette façon ; enfin, si on peut appeler ça draguer. J'ai jamais réussi à faire comme si tout ce qui m'intéressait, c'était leur corps et rien d'autre. J'ai jamais pu, simplement, m'amener vers quelqu'un et lui demander son numéro comme si je lui demandais son prix. J'ai toujours été trop romantique, trop solennel. Trop ? Je sais pas. Faudrait demander à Selsel. Je trouve que ça serait vraiment moche de faire autrement. Trop facile. Trop chiant. Pas forcément gagné d'avance, loin de là, la preuve, mais plutôt complètement bourrin. Anti-stratégique. Le plus beau dans la séduction, c'est justement la séduction, non ? Avouer directement, même quand on le dit avec des mots différents, que la seule chose qu'on veut c'est tirer son coup, c'est naze. Faut bien mettre un peu de subtilité là où c'est possible d'en mettre, genre. Avec les filles, c'est justement le truc parfait pour être subtil.

En tout cas, les mecs insistent, et une des filles lève les yeux, l'air vraiment ennuyée, pour finalement croiser mon regard. C'est là que je comprend, quand nos yeux se croisent.

Normal.

C'étaient ses yeux qui le disaient, c'est pas moi.

Ils disaient juste la vérité. Que finalement, celui qui aurait le plus de chances de baiser avec ces trois filles-là, c'était moi, et pas un de ces deux mecs avec leur voiture moisie.

Publié dans Avec du beurre dedans

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Z
<br /> C'est vachement dur d'être une jolie fille en jupe dans une grande ville, c'est moi qui te le dis<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Pour le coup, je te crois !<br /> <br /> <br /> <br />